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vendredi 29 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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memoires vives

Hommage aux miliciens qui ont défendu la Nouvelle-France
Rappel de la contribution des miliciens

 

Par Jacques Lacoursière

 

Hommage aux miliciens qui ont défendu la Nouvelle-France : Rappel de la contribution des miliciens
Crédit : Jacques Boutet,
Société historique de Québec

Pourquoi nous sommes-nous donné rendez-vous ici, au Jardin fleuri de Saint-Roch? Cet endroit est bien plus qu’un lieu de départ vers le cimetière de l’Hôpital-Général de Québec où reposent plusieurs miliciens qui ont donné leur vie pour la défense de leur coin de pays, il y a deux cent cinquante ans. Il y a cette plaque, rue Saint-Vallier, qui explique le pourquoi de notre choix. On y lit ce qui suit : «Honneur aux miliciens. Regroupés en ce lieu , autour d’une boulangerie, 200 miliciens canadiens et acadiens affrontèrent, de leur propre initiative et pour faire diversion, quelque 800 soldats de l’armée de Wolfe. Ils y laissèrent leur vie, au terme d’un combat acharné, mais permirent à ce qui restait de l’armée française de traverser le pont enjambant la rivière Saint-Charles et regagner leur campement en toute sécurité.» Cette plaque-souvenir a été inaugurée le 15 août 1997. Il faut se rappeler que le 15 août de chaque année est la fête des Acadiens. Ce sont le ministère des Affaires culturelles du Québec, la Commission de la capitale nationale et la Ville de Québec qui sont à l’origine de cet hommage aux miliciens de 1759.

 

Que l’histoire nous permette de reculer 250 ans dans notre passé. C’était donc le jeudi, 13 septembre 1759, vers dix heures et vingt minutes. La bataille sur les Plaines venait de se terminer. Les soldats réguliers français cherchaient à regagner leur campement de Beauport. Ils étaient attaqués, surtout par des militaires du 78e régiment Highlanders écossais qui avaient laissé tomber leurs fusils pour brandir leurs épées. Des soldats d’autres régiments se joignent à eux. Des miliciens canadiens et acadiens avaient décidé de s’interposer pour faciliter la retraite des soldats français. Ils y laissèrent leur vie!

 

L’historien Thomas Champagne raconte ainsi ce qui s’est passé, se basant sur les souvenirs de James Johnstone, qui était adjoint à l’état-major du général Montcalm. « Après être tombé vers onze heures sur les soldats britanniques qui avançaient en formation de croissant sur la route menant à la basse ville, James Johnstone réussit à fuir sous les balles et se retrouve au pied de la falaise. Sur un site situé au pied de la Côte d’Abraham, appelé le pré de la boulangerie, il voit les miliciens chassés précédemment du boisé, en train de se préparer à contre-attaquer. Sans qu’aucun ordre ne soit donné, deux cents d’entre eux se mettent spontanément en marche et remontent à la charge le chemin de campagne, arme à la main et hurlant des cris de guerre. Malgré leur impétuosité, ils savent ce qui les attend. (…) Les miliciens se replient vers la falaise au bout de quelques minutes, en continuant de tirer sur leurs poursuivants. Regroupés autour d’une boulangerie qui se trouvait sur le site actuel des Jardins Saint-Roch, rue Saint-Vallier, ils se battent jusqu’au dernier. »

 

Leur geste courageux a sans doute permis aux soldats réguliers français d’avoir la vie sauve! Honneur soit rendu aux miliciens, aussi bien canadiens qu’acadiens qui ont posé un tel geste et sacrifié leur vie!

champlain vague