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mardi 16 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Cent ans de production et de diffusion de l'histoire des Canadiens français et des Québécois : colloque tenu à Montréal les 17 et 18 avril 2015

Par Gilles Durand


À l'occasion du centenaire de la première chaire d'histoire du Canada français attribuée en 1915 à Lionel Groulx par l'Université de Montréal, est organisé un colloque de deux jours sur « 100 ans de production et de diffusion de notre histoire », les 17 et 18 avril 2015. L'événement, préparé par la Fondation Lionel-Groulx et l'Institut d'histoire de l'Amérique française, est tenu à l'Auditorium de BAnQ dans le Vieux-Montréal. Pour l'occasion, 22 conférenciers prennent la parole, dans le cadre de séances et de table ronde sans compter les périodes d'ouverture et de fermeture des débats. Les communications portent, entre autres, sur les défis auxquels est confronté l'historien depuis Lionel Groulx jusqu'à aujourd'hui. Voici deux des thèmes développés.

La production de l'histoire : de g. à d. Lynda Baril, réalisatrice à Radio-Canada, Martin Petitclerc, prof. UQAM, Karine Hébert, animatrice UQR, Martin Pâquet, prof. Un. Laval, Jacques Beauchemin, prof. UQAM
La production de l'histoire : de g. à d. Lynda Baril, réalisatrice à Radio-Canada, Martin Petitclerc, prof. UQAM, Karine Hébert, animatrice UQR, Martin Pâquet, prof. Un. Laval, Jacques Beauchemin, prof. UQAM
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand


La production de l'histoire
En matière de production de l'histoire, l'historien doit relever un grand défi. La société québécoise est de plus en plus pluraliste et fragmentée : émergence de groupes sociaux, communautés culturelles, etc. en même temps que les sources se multiplient. Les mentalités évoluent : elles marquent l'historien, mais celui-ci ne doit pas en être prisonnier. Il doit tenir compte d'un grand nombre de facteurs : non seulement des idéologies, en particulier celles liées au conservatisme et au cléricalisme, mais aussi du contexte politique, socio-économique et culturel dans lequel les acteurs évoluent. Pour en arriver à un récit d'ensemble cohérent, l'historien doit s'attacher à suivre le cheminement de l'ensemble de la société québécoise. Un moyen d'y parvenir est de redonner à l'histoire politique ses lettres de noblesse. C'est elle qui donne une unité au récit de l'aventure des Canadiens français qui deviennent en majorité des Québécois au début des années 1960. C'est elle qui offre une représentation cohérente et totalisante d'un monde commun; qui lui donne sens et qui permet d'en comprendre le devenir. L'État en effet oriente, possède les fonds nécessaires pour supporter financièrement les projets des acteurs et joue le rôle d'arbitre entre les groupes.


La diffusion de l'histoire : de g. à d. Gilles Laporte, président du MNQQ, Micheline Lachance, romancière, Éric Bédard, animateur, Yves Beauregard, directeur Cap-aux-Diamants, Catherine Ferland, historienne, Sophie Imbeault, éditrice au Septentrion, Olivier Côté, historien des média – n'apparaît pas sur la photo Mélanie Lanouette, Musée de la civilisation
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand


La vulgarisation et la diffusion de l'histoire
Aujourd'hui, l'historien doit être capable de concilier plus que jamais érudition et vulgarisation. Pour rejoindre le grand public, il doit être capable de faire le pont entre le présent et le passé pour mieux faire comprendre les problèmes actuels et ceux qui se poseront dans le futur. Surtout, il doit savoir communiquer ses connaissances à son public dans le cadre d'activités de diffusion.

Ces activités, qui présentent chacune leur intérêt, prennent les formes les plus diverses : revues d'histoire, telles Cap-aux-Diamants et Histoire Québec; séries télévisées, tel Le Canada : une histoire populaire; colloques; expositions faisant appel à l'histoire pour la mise en contexte des objets présentés; publications sur support traditionnel; romans historiques, tel le Roman de Julie Papineau, qui conservent toute leur pertinence pour donner le goût de l'histoire s'ils demeurent fidèles au passé et savent éviter les anachronismes; éditions d'ouvrages sur support numérique qui n'enlèvent rien cependant à l'utilité des publications sur support traditionnel; enfin le Web.

Pour approfondir les thèmes développés lors du colloque, une Rencontre avec Lionel Groulx
Les participants inscrits au colloque ont eu droit à la remise gratuite d'une brochure de 54 pages, intitulée Rencontre avec Lionel Groulx, éditée par la Fondation Lionel-Groulx en collaboration avec la Bibliothèque des lettres et sciences humaines de l'Université de Montréal. La publication renferme la transcription de deux conférences données par Lionel Groulx les 3 et 24 novembre 1965 à l'occasion du 50e anniversaire de la Chaire d'histoire du Canada mise sur pied à l'Université de Montréal en 1915. Les enregistrements sont disponibles sur Calypso, la collection d'objets numériques de l'Université de Montréal.

Dans cette brochure, Lionel Groulx raconte, 50 ans plus tard, comment il est arrivé à l'histoire malgré son peu de connaissances et d'expérience dans le domaine au point de départ. Il traite aussi de sa conception de l'histoire dont il peut affirmer avec fierté qu'elle ne diffère pas de celle des grands maîtres de l'heure. À force « de beaucoup faire et bien faire », Groulx produit une œuvre considérable témoignant des nombreux obstacles qu'il a rencontrés pour retracer « les causes et les évolutions de la vie d'un peuple (p. 47) ». Le passé a de nombreux visages : politique, économique, social, culturel, moral et religieux (p. 43) » qu'il est difficile de maîtriser complètement (p. 48). Les sources qui permettent de l'apprivoiser se multiplient tout en n'en demeurant pas moins des vestiges qu'il n'est pas possible de maîtriser dans leur entièreté (p. 51). Les mentalités de l'heure exercent aussi leur pression dont il faut savoir se dégager.

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