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mercredi 24 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Colloque international du 11 au 13 juin 2015
Les Récollets en Amérique : Traces et mémoire
À l'occasion du 400e anniversaire de leur arrivée

Par Gilles Durand


Une commémoration d'envergure
À l'occasion du 400e anniversaire de l'arrivée des Récollets en Nouvelle-France en 1615, l'Institut du patrimoine culturel de l'Université Laval organise un colloque en collaboration avec plusieurs partenaires, dont la Province franciscaine de l'Est du Canada. Compte tenu de l'ampleur de la commémoration du tricentenaire, « digne des plus grandes villes d'Europe et d'Amérique », à l'occasion de laquelle le Monument à la foi sur la Place d'Armes à Québec est érigé, le défi à relever en 2015 est grand. Paul-André Dubois, professeur au Département des sciences historique de l'Université Laval, prend la direction scientifique du comité organisateur. Le programme élaboré se distingue par son ampleur : conférences données par 25 spécialistes dans les domaines de l'histoire, de la littérature, de l'histoire de l'art, de l'ethnologie et de la musicologie, concert d'orgue-conférence, cocktail et banquet d'honneur, vêpres solennelles pour clôturer le tout. L'événement se déploie sur trois jours, du 11 au 13 juin 2015, dans trois édifices patrimoniaux de la vieille ville de Québec : École d'architecture de l'Université Laval (Séminaire de Québec), chapelle du Musée de l'Amérique francophone, chapelle de l'Hôpital-Général. Les organisateurs peuvent compter sur les contributions généreuses de 19 donateurs, dont la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC – coprésident Denis Racine). Environ 56 participants s'inscrivent pour les conférences, sans compter les personnes qui se joignent occasionnellement au groupe pour les activités grand public.


Un peu d'histoire de la communauté des Récollets
Les Récollets sont la première communauté religieuse à arriver de France en Nouvelle-France en 1615. Issus d'une branche réformée de l'ordre des Franciscains, reconnus pour leur esprit d'abnégation et de pauvreté, vivant d'aumônes et de dons, ils apparaissent bien préparés, par leur frugalité, à exercer leur apostolat : le pays est neuf et doit être apprivoisé sur tous les plans. En même temps, ils doivent adapter les exigences de leur ordre à la nécessité de posséder des biens matériels pour exercer leur apostolat dans un territoire peu peuplé. Comme les autres communautés religieuses, les Récollets sont seigneurs, mais ils s'en remettent à des tiers pour la gestion de leurs affaires matérielles.
 
De g. à d. Alain Laberge, Maxime Morin.

Séance 3 : de g. à d. Alain Laberge, Maxime Morin
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand


Les Récollets exercent leur apostolat depuis l'Acadie jusqu'aux Grands Lacs. Religieux vivant en communauté, ils construisent des couvents auxquels sont jointes des églises. S'ils donnent à l'occasion le service religieux dans les paroisses, ils se démarquent par leurs activités auprès des Amérindiens et surtout par leur présence dans les forts auprès des troupes royales.
 
De g. à d. Renald Lessard, A.J.B. Johnston.

Séance 4 : de g. à d. Renald Lessard, A.J.B. Johnston
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand


Les Récollets ne sont pas à l'abri des rivalités entre la colonie française et les colonies britanniques au sud. Une première attaque, celle des Frères Kirke, les amène à quitter la Nouvelle-France en 1629. Ils reviennent en 1670, mais cette fois, c'est pour une période de près de 100 ans. Les troupes britanniques attaquent en 1759 et la Nouvelle-France est cédée à la couronne britannique. Comme les autres communautés religieuses masculines, les Récollets se voient interdire de recruter des novices. La communauté périclite et disparaît au cours du demi-siècle qui suit. Elle revient au Québec à compter de 1888, mais cette fois sous la bannière de l'ordre des Franciscains. En 1897, le pape Léon XIII les joint à l'ordre des Frères mineurs.
 
De g. à d. Jacques Mathieu, Frank Lestringant, Thérèse Nadeau-Lacour, Dominique Deslandres.

Séance 2 : de g. à d. Jacques Mathieu, Frank Lestringant, Thérèse Nadeau-Lacour, Dominique Deslandres
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand


Le legs des Récollets
Les traces matérielles laissées par les Récollets sur le territoire de la Nouvelle-France sont peu nombreuses. À l'exercice de l'aumônerie dans les forts et à leur esprit d'abnégation, l'œuvre du temps s'ajoute. Un mémoire, préparé par la CFQLMC en 2005, sous le titre Pour assurer un avenir au passé – Des lieux de mémoire communs au Québec et à la France, fait le point sur le patrimoine légué en héritage aux Québécois dans la vallée du Saint-Laurent : à Québec, quelques traces dans la structure du bâtiment de l'Hôpital-Général; à Montréal, un nom de rue, rue des Récollets, et celui d'un bourg du quartier Ahuntsic, Sault-au-Récollet; à Trois-Rivières, par bonheur, un témoignage unique de la présence de la communauté, constitué d'un ensemble comprenant couvent et église, cette dernière passant au culte anglican en 1823. Les documents quant à eux comptent des lacunes : les archives se ramènent à des retranscriptions à partir de dépôts européens et américains, conservées chez les franciscains du boulevard Rosemont à Montréal; par contre la production littéraire publiée, d'un grand intérêt pour l'histoire, compense en bonne partie. Les intéressés sont invités à consulter un texte de Jacques Fortin, paru sous le titre « Les Récollets de la Nouvelle-France jusqu'à leur disparition au XIXe siècle » dans la revue L'Ancêtre, no 311, vol. 41, été 2015, p. 261-267.

champlain vague