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mardi 23 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Dictionnaire biographique des pionniers et pionnières de Paris au Canada 1600-1850

Une recherche en cours et une publication à paraître en 2017

Présentation


La ville de Paris est le lieu d'origine de quelque 900 pionniers et pionnières de la Nouvelle-France dont 229 filles du roi. Les recherches concernant les ancêtres parisiens ont, de tout temps, causé des difficultés aux généalogistes en raison de la perte des registres de l'état civil parisiens survenue en 1871. Jusqu'à la Révolution française, la capitale disposait, depuis le XVIe siècle, d'un nombre particulièrement important de registres paroissiaux, du fait de sa population et du nombre très élevé de ses paroisses. La majeure partie des archives de Paris a disparu lors des incendies de la Commune de Paris le 23 mai 1871, notamment les registres paroissiaux et d'état civil du XVIe siècle à l'année 1860. Le même jour, le Palais de Justice était lui aussi la proie des flammes. Les doubles des registres étaient par conséquent détruits. Cette perte incommensurable a rendu souvent difficile la recherche des familles parisiennes.

Les actes notariés conservés au Minutier central des notaires de Paris constituent sans aucun doute la plus importante source archivistique pour reconstituer une bonne partie de l'ancien état civil parisien. Les contrats de mariage, les testaments et les inventaires après décès permettent souvent d'établir, avec une grande précision, les filiations, les dates de naissance, de mariage et de décès de nombreux Parisiens.

Les recherches entreprises, depuis une dizaine d'années, par le généalogiste français Jean-Paul Macouin dans les archives du Minutier central des notaires de Paris permettent d'en connaître davantage sur les pionniers originaires de la ville de Paris. À l'aide de ses travaux et de ceux de plusieurs autres chercheurs, il est maintenant possible de rédiger un véritable dictionnaire biographique des pionniers de Paris au Canada depuis la fondation de la colonie jusqu'en 1850. Le répertoire en préparation comprendra les notices biographiques de 983 pionniers et pionnières originaires de la ville de Paris.

Les notices biographiques


Pour éviter de reprendre les textes de chercheurs tels qu'Archange Godbout, Michel Langlois, René Jetté, et autres, nous avons préféré identifier les éléments de la vie familiale des pionniers qui étaient moins connus à ce jour comme les paroisses d'origine
avec leur localisation, les occupations ou les métiers des parents, les lieux de résidence de ceux-ci à Paris, les contrats de mariage et toutes autres informations qui peuvent intéresser les historiens et les généalogistes français et québécois.

Pour chaque notice, les éléments suivants ont été considérés et recherchés dans différentes sources archivistiques et documentaires de France et du Canada.  

  1. Nom, variante, surnom et prénom du pionnier ou de la pionnière
  2. Année de naissance ou du baptême, ou la date précise si connue
  3. Paroisse d'origine dans la ville de Paris et son arrondissement.
  4. Nom des parents, ses père et mère
  5. Métier ou occupation du père du pionnier ou de la pionnière
  6. Mariage des parents (acte notarié ou paroisse religieuse à Paris ou en France)
  7. Lieu de résidence des parents avec mention de la rue, du quartier et de l'arrondissement
  8. Année d'arrivée ou de première mention en Nouvelle-France et nom du navire si connu
  9. Métier ou occupation à l'arrivée en Nouvelle-France et par la suite s'il y a lieu
  10. Hospitalisation à l'Hôtel-Dieu de Québec s'il y a lieu
  11. Mariage du pionnier ou de la pionnière en Nouvelle-France (date et lieu)
  12. Contrat de mariage du pionnier ou de la pionnière si connu (date, lieu et notaire)
  13. Nom du conjoint ou de la conjointe
  14. Année de naissance du conjoint ou de la conjointe
  15. Lieu d'origine du conjoint du pionnier ou de la pionnière
  16. Lieu de résidence du pionnier ou de la pionnière selon les différents recensements
  17. Mention du retour en France du pionnier ou de la pionnière s'il y a lieu
  18. Lieu et date de décès du pionnier ou de la pionnière en Nouvelle-France ou à l'étranger
  19. Établissement du pionnier ou de la pionnière en Nouvelle-France (ville et village)
  20. Nombre d'enfants



Voici quelques notices à titre d'exemple


1. Abraham, Marguerite, a été baptisée le 5 janvier 1637 dans la paroisse Saint-Eustache, 1er arr. de Paris, fille de Godegrand Abraham, maître pourpointier, et de Denise Fleury. Cette année-là, ses parents résidaient dans une maison de la rue de la Tonnellerie (rue aujourd'hui disparue qui était située dans le quartier des Halles, 1er arr.). Sa mère avait épousé en secondes noces Antoine Hullot par contrat passé le 13 février 1639 devant Me Simon Lemercier. Marguerite Abraham est arrivée en Nouvelle-France en 1665 comme fille du roi sur le navire le Saint-Jean-Baptiste en provenance de Dieppe. Elle a épousé, à l'île d'Orléans par contrat passé le 6 novembre 1665 devant Me Pierre Duquet, Ozanie-Joseph Nadeau dit Lavigne né vers 1637 à Genouillac dans le département de la Charente. À la suite du décès de son mari en 1677, Marguerite Abraham a épousé en secondes noces, à Sainte-Famille, île d'Orléans, le 31 janvier 1678, Guillaume Chartier né vers 1636 à La Haie-Fouassière dans le département de la Loire-Atlantique (ct Duquet, 26-01-1678). Aux recensements de 1666, 1667 et de 1681, Marguerite Abraham habitait à Sainte-Famille. Elle est probablement décédée à Beaumont peu de temps après le 9 novembre 1695. Famille établie à l'île d'Orléans, cinq enfants sont nés de son premier mariage. (DGFQ, p. 844 (FO-240002)


64. Berlinguet, François, a été baptisé le 12 mai 1702 dans la paroisse Saint-André-des-Arts, 6e arr. de Paris (église aujourd'hui disparue qui était située sur la place du même nom, quartier de la Monnaie, 6e arr.), fils de Guillaume Berlinguet, maître serrurier, et de Catherine Benoît. Au début des années 1700, ses parents ont habité dans la rue de l'Hirondelle, quartier de la Monnaie, 6e arr. François Berlinguet est arrivé en Nouvelle-France peu avant 1724 comme serrurier. Il a épousé, à Québec le 18 septembre 1724, Marie-Madeleine Hévé née à Québec en 1705 (ct Dubreuil, 17-09-1724). À la suite du décès de sa femme, il a épousé en secondes noces, à Québec le 9 septembre 1738, Marie-Marguerite Gauvreau née à Québec en 1717 (ct Latour, 08-09-1738), puis en troisièmes noces, à Québec le 2 novembre 1749, Marie-Madeleine Girard née en 1728 à Beaumont (ct Dulaurent, 12-11-1749). Au recensement de la ville de Québec en 1744, il habitait la rue sous le fort dans la basse ville. Marchand et négociant de la ville de Québec, François Berlinguet est décédé le 20 janvier 1764. Famille établie à Québec, quatorze enfants de ses trois mariages. (DGFQ, p. 88) (FO-250017)


225. Cressé de Saint-Médard, Michel, est né vers 1641 dans la paroisse Saint-Médard, 5e arr. de Paris, fils de Pierre Cressé, maître barbier et maître chirurgien, et d'Anne Cormy. Ses parents ont passé un contrat de mariage devant Me Guillaume Leroux le 10 octobre 1631. Son père a toujours habité dans une maison de la rue Barre-du-Bec (aujourd'hui partie de la rue du Temple entre les rues de la Verrerie et Saint-Merri, 4e arr.). Son père est décédé à Paris le 28 octobre 1660. Michel Cressé, bourgeois de Paris, avait acquis du sieur Arnault Tarey de Laubia, capitaine dans le régiment de Carignan-Salières, la seigneurie de la Rivière Nicolet par un contrat passé à Paris le 27 février 1673. Il est arrivé en Nouvelle-France à l'été 1673 pour prendre possession de sa seigneurie. Michel Cressé a épousé, à Québec le 18 juin 1674, Marguerite Denys de la Trinité née vers 1651 à Tours dans le département de l'Indre-et-Loire (ct Becquet, 12-06-1674). Au recensement de 1681, il habitait à Nicolet. Il est rentré en France vers 1682 sans sa femme qui est demeurée au pays pour gérer la seigneurie. Michel Cressé est décédé en France avant le 19 novembre 1687. Famille établie à Trois-Rivières, quatre enfants. (DGFQ, p. 291) (FO-310108)


622. Marier, Denise, est née vers 1654 dans la paroisse Saint-Paul, 4e arr. de Paris, fille de Pierre Marier, maître d'armes et prévôt de Paris, et de Jeanne Loret. Ses parents ont passé un contrat de mariage le 23 février 1648 devant Me Pierre Muret. Cette année-là, son père résidait dans une maison de la rue Neuve des Petits-Champs (aujourd'hui rue des Petits-Champs, quartier du Palais-Royal, 1er arr.) En 1654, ses parents habitaient dans une maison de la rue Saint-Paul, quartier Saint-Gervais, 4e arr. Elle est arrivée en Nouvelle-France en 1673 comme fille du roi sur le navire la Nativité en provenance de Normandie. Denise Marier a épousé, à Montréal le 12 février 1674, Jean Quenneville né en 1653 à Rouen dans le département de la Seine-Maritime (ct Basset, 12-01-1674). Au recensement de 1681, elle habitait à Montréal. À la suite du décès de son mari en 1701, elle a épousé en secondes noces, à Lachine le 15 mai 1704, Jean Gilbert dit Laframboise né en 1647 à Beauquesne dans le département de la Somme (ct Adhémar, 15 mai 1704). Elle a été inhumée à Montréal le 31 août 1720. Famille établie à Lachine, 11 enfants sont nés de son premier mariage. (DGFQ, p. 915) (FO-360055)


629. Martel dit Lamontagne, Honoré, est né vers 1632 dans la paroisse Saint-Eustache, 1er arr. de Paris, fils de Jean Martel, marchand de chevaux, et de Marie Duchesne. Ses parents ont passé un contrat de mariage le 27 janvier 1624 devant Me Jean de Quatrevaux. Cette année-là, son père résidait dans une maison de la rue Perdue (aujourd'hui rue Maître-Albert, quartier Saint-Victor, 5e arr.). En 1668, ses parents résidaient dans une maison de la rue des Ursulines, quartier Val-de-Grâce, 5e arr. Il est arrivé en Nouvelle-France le 30 juin 1665 sur le navire le Brézé comme soldat de la compagnie de Berthier au régiment de l'Allier. Au licenciement du régiment en 1668, il décide de s'établir au Canada. Honoré Martel dit Lamontagne, habitant de Gaudarville, a épousé à Québec, le 26 novembre 1668, Marguerite Lamireau née à Paris vers 1645. (ct Becquet, 17-11-1668). Il habitait à Neuville au recensement de 1681 puis il est retourné à Québec en 1689 et habitait dans une maison de la rue Saint-Louis. À la suite du décès de sa femme en 1706, il a épousé en secondes noces, à Québec le 3 novembre 1707, Marie Marchand née vers 1660 à La Rochelle dans le département de la Charente-Maritime (ct Chambalon, 26-10-1707). Honoré Martel dit Lamontagne, scieur de long, est décédé dans la région de Québec en 1712 ou en 1713. Famille établie à Québec, quatorze enfants. (DGFQ, p. 776) (FO-380069)


699. Pars, de, Marie-Hélène, est née vers 1638 dans la paroisse Saint-André-des-Arts, 6e arr. de Paris (église aujourd'hui disparue qui était située sur la place du même nom, quartier de la Monnaie, 6e arr.), de parents dont on ignore les noms. Elle a épousé, à Paris vers 1655, Pierre Picoté, sieur de Bélestre, né à Paris vers 1636. Deux enfants sont nés à Paris : Hélène vers 1656 et Françoise vers 1659. Elle est arrivée en Nouvelle-France en 1663 comme migrante avec ses deux filles pour rejoindre son mari arrivé au pays en 1659. Aux recensements de 1666 et de 1667, elle habitait dans une maison de la rue Saint-Paul à Montréal. Au recensement de 1681, elle était veuve et habitait au même endroit. Marie-Hélène de Pars est décédée à Québec novembre 1684. Famille établie à Montréal, six enfants. (DGFQ, p. 9145) (DBC, vol. 1, p. 559-560) (FO-243286)

 

Une publication à venir


Une publication, dont la forme de diffusion n'est pas encore définie, sera disponible en 2017 ou 2018. En plus de la présentation des notices biographiques, l'étude comprendra une analyse sociodémographique des pionniers et pionnières originaires de la ville de Paris et plusieurs index.


Marcel Fournier, AIG
Historien et généalogiste
Longueuil (Québec), le 25 août 2016

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