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jeudi 28 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

La Fondation Lionel-Groulx met à l'avant-plan deux des figures marquantes de Montréal, Marie Gérin-Lajoie, née Lacoste (1867-1945), et sa fille Marie Gérin-Lajoie (1890-1971) : Entretien Éric Bédard et Karine Hébert le 13 décembre 2016

Par Gilles Durand


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Ensemble conventuel de l'Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil de Montréal

 
Toponymie et patrimoine bâti
À Montréal, le nom de Marie Gérin-Lajoie, née Lacoste, mère, est rappelé par la dénomination d'un parc public, le Parc Marie-Gérin-Lajoie. Celui de sa fille, Marie Gérin-Lajoie, est perpétué, dans une ville de proximité, Terrebonne, par la rue Marie-Gérin-Lajoie. Par contre, pour Montréal, l'immeuble à valeur patrimoniale de l'Institut Notre-Dame du Bon Conseil, fondé par Marie Gérin-Lajoie fille, situé au 665 boulevard Gouin Est, Montréal, empêche celle-ci de tomber complètement dans l'oubli.

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De g. à d., Éric Bédard et Karine Hébert
Photo : Gilles Durand – CFQLMC

 

Une rencontre à l'auditorium de la Grande Bibliothèque
Le 13 décembre 2016, à l'approche des fêtes du 375e anniversaire de Montréal en 2017, la Fondation Lionel-Groulx a fait connaître ces deux personnalités influentes en organisant, en partenariat avec Québecor, MAtv, BAnQ et le Fonds de solidarité FTQ, une rencontre à l'auditorium de la Grande Bibliothèque. L'activité se déroule sous forme d'entretien entre deux historiens, Éric Bédard, professeur à la TÉLUQ, et Karine Hébert, professeure à l'Université du Québec à Rimouski.

Qui étaient donc Marie Gérin-Lajoie, mère et fille
Marie Gérin-Lajoie mère et Marie Gérin-Lajoie fille sont deux représentantes éminentes du féminisme tel qu'il est conçu à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. À l'époque, le féminisme n'est pas en opposition à la doctrine catholique. Il ne signifie pas non plus l'exercice des mêmes fonctions que les hommes ou bien encore l'égalité homme-femme à tous les niveaux. La femme est différente de l'homme, elle doit pouvoir développer ses propres potentialités pour en faire profiter son milieu, au premier chef sa propre famille. La femme doit être meilleure mère de famille, car c'est dans le cadre familial qu'elle peut apporter le plus. Pour ce, elle doit être libérée des contraintes traditionnelles : celles-ci l'empêchent de gérer ses propres biens une fois mariée, de poursuivre au-delà du secondaire dans un collège classique et à l'université, de choisir ses candidats lors d'élections. Les conditions de vie matérielles de la femme doivent également être améliorées pour lui permettre de s'épanouir.

Marie Gérin-Lajoie mère et fille partagent les mêmes convictions : « droit de vote [en raison de la différence de la femme avec l'homme], amélioration du statut juridique des femmes, éducation supérieure des filles, [meilleures] conditions de vie des femmes et des familles ouvrières ». L'une et l'autre croient à l'efficacité du regroupement des forces vives, la mère étant cofondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, la fille créant l'Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Par contre, elles ont un parcours différent. La première est une laïque, mère de famille, plus tournée vers les activités intellectuelles. La deuxième est une religieuse, devenant en 1927 membre de la communauté qu'elle crée en 1923 et qu'elle veut auxiliaire des œuvres laïques. Elle demeure toute sa vie une femme d'action sur le terrain, une travailleuse sociale engagée en vue d'aider ses compatriotes dans leur milieu, prenant part à la mise sur pied de l'école de service social de l'Université de Montréal, fondée en 1940.

Pour en savoir davantage
Suivez la page de la Fondation Lionel-Groulx qui vous informera sur la disponibilité à venir du texte de l'entretien et de la vidéo de la rencontre du 13 décembre 2016.

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