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vendredi 29 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

memoires vives

La Revue Cap-aux-Diamants édition No 96. 58 p.

 

La Revue d’histoire du Québec Cap-aux-Diamants a fait paraître récemment son quatre-vingt-seizième numéro. Une livraison captivante consacrée au français québécois : ses manifestations historiques et géographiques (www.tlfq.ulaval.ca), ses points de ressemblance et de divergence avec le français de France de même que sa situation actuelle (http://franqus.usherbrooke.ca).

 

L’histoire du français au Quépbec se situe au cœur de la relation franco-québécoise. Les mots renseignent sur les régions de l’Hexagone d’où proviennent les ancêtres, le Nord-Ouest, l’Ouest et le Centre, de même que sur l’aventure périlleuse qu’ils n’ont pas hésité à entreprendre, la traversée de l’Atlantique. Ils témoignent des parlers provinciaux de Normandie, du Poitou, de l’Aunis, de la Saintonge et de la région parisienne. Ils nous permettent de connaître le moment de leur traversée au Québec – avant ou après que se sont imposés la norme de l’Académie et le bon usage de la cour du roi. Ils portent la marque des métiers de la mer : par exemple le mot bordée, employé par les marins français pour désigner l’ensemble des canons alignés de chaque côté d’un vaisseau, a pris dans la vallée laurentienne l’acception de chute de neige abondante et subite. Les mots portent aussi la couleur locale que les Québécois ont donnée au vieux tronc du français, cette « tige canadienne, pleine de sève, saine, vigoureuse » mentionnée par Adjutor Rivard en 1914. Ils reflètent la façon dont les linguistes québécois ont conçu leur rapport avec la France : jusqu’à la répression qui a fait suite aux rébellions de 1837-1838, ils ont entretenu une perception positive et teintée de fierté de leur identité et de la teinte particulière que le français avait prise en terre d’Amérique; par la suite, ils ont dénigré le parler canadien et ont recommandé un alignement prononcé sur l’usage de Paris.

 

Ce n’est qu’à compter de la Révolution tranquille qu’ils prendront leur distance face au français de France et à une norme linguistique définie unilatéralement par Paris. La préface de la revue est signée par le directeur du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Claude Poirier. Le TLFQ est un vaste projet mené par une équipe de participants et de collaborateurs extérieurs sur l’évolution de la forme et du sens des mots du français québécois depuis l’exploration des rives du Saint-Laurent par les navigateurs, pêcheurs et explorateurs du 16e siècle. Un premier ouvrage est paru en 1998 sous le titre Dictionnaire historique du français québécois, une deuxième édition plus complète est prévue prochainement (http://www.tlfq.ulaval.ca/dhfq2).

 

Sur un plan plus général, la revue Cap-aux-Diamants renferme également des comptes rendus d’ouvrage, des présentations d’exposition, d’œuvres d’art, d’activités à venir, etc.

champlain vague