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vendredi 29 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

memoires vives

Le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine, apporte sa contribution à un ouvrage
sur la MRC de Portneuf, intitulé Portneuf de vert et d'eau

Par Gilles Durand

 

Portneuf de vert et d'eau.La municipalité régionale de comté (MRC) de Portneuf lance en 2013 une publication pour faire connaître les richesses de son territoire. L'ouvrage, intitulé Portneuf de vert et d'eau… est un travail d'équipe dont la recherche et la rédaction sont redevables à treize auteurs parmi lesquels figure le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine. Publié par les Éditions Nota Bene / Varia, il embrasse large : « Portneuf est une région du Québec dont l'histoire est aussi étendue dans le temps que dans l'espace. De l'établissement des premières seigneuries au XVIIe siècle jusqu'à la fondation de Rivière-à-Pierre au début des années 1880, de Grondines à Neuville, de la plaine aux montagnes, elle a puisé sa cohérence dans ses forces vives : ses habitants et ses ressources naturelles (p. 9). »

Comme maire de la ville de Lac-Sergent, une municipalité du nord de la MRC établie en 1921, Denis Racine s'implique dans le projet en raison de la richesse du patrimoine de la MRC, tant paysager, matériel qu'immatériel. D'ailleurs, le nom lui-même de la MRC rappelle la période de la Nouvelle-France au niveau du principal moyen de transport, le fleuve, de même que du système de colonisation adopté, le régime seigneurial : « port » pour point d'ancrage en bordure du fleuve, et « neuf », pour la dernière syllabe du nom du seigneur Leneuf [Jacques Leneuf de La Poterie].

Les activités qui modulent le développement du territoire depuis la période de la Nouvelle-France jusqu'à aujourd'hui sont tour à tour traitées : l'agriculture qui, comme nous pouvons nous y attendre, débute en bordure du Saint-Laurent, l'exploitation forestière qui repousse les limites vers le nord à compter du début du XIXe siècle. Pour leur part, Denis Racine et Louis Turcotte se réservent les activités touristiques, caractérisées tantôt par la pratique du sport, tantôt par le goût de la villégiature, tantôt par la recherche et la contemplation du patrimoine culturel – dans ce dernier cas, surtout à compter du début des années 1960. Le patrimoine immatériel est également au rendez-vous dans la publication, la parole étant à l'occasion donnée aux porteurs de mémoire, des personnages marquants par leur rayonnement, leurs connaissances et leur savoir-faire dans l'édification de Portneuf.

L'ouvrage démontre éloquemment que la MRC possède, outre « le vert et l'eau », un patrimoine culturel riche en même temps qu'évocateur de ses origines françaises : paysages rappelant la division du territoire, en lots étroits sur le bord du fleuve et allongés vers l'intérieur, densification de la population autour de l'église, construction de bâtiments et création d'œuvres d'art à caractère religieux par des menuisiers et des artistes provenant de la mère patrie, etc.

Le patrimoine culturel de la MRC de Porneuf se confond, pour une partie, avec ce que nous pourrions appeler nos lieux de mémoire franco-québécois. En d'autres termes, il se compose d'éléments marquants et fondateurs. Il possède une résonnance affective auprès de la population actuelle du territoire, tant chez les descendants des pionniers originaires de France que de familles arrivées plus récemment, à la recherche d'un nouveau défi ou d'un lieu de villégiature pour la saison estivale. Qu'importe l'ancienneté des populations, celles-ci reconnaissent largement aujourd'hui le patrimoine culturel comme élément identitaire fort et comme un phare, une source d'inspiration et un guide pour structurer l'avenir. Les deux dernières lignes de la conclusion de l'ouvrage donnent à penser que cet héritage est incontournable : « Se souvenir ou innover? Conserver ou développer? Protéger ou exploiter? Et si l'audace portneuvoise résidait justement dans l'agencement éclairé de toutes ces actions? »

champlain vague